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Le colza sous pression des coléoptères résistants

« Le Boravi présente l’efficacité la meilleure et la plus régulière sur les altises d’hiver. Il évite une pression de sélection sur les résistants aux pyréthrinoïdes », souligne Céline Robert, de Terres Inovia. © TERRES INOVIA

La gestion des altises et des charançons résistants aux pyréthrinoïdes nécessite de nouvelles règles de décision et une alternance plus stricte des familles d’insecticides.

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« La situation est très fragile », souligne Céline Robert, chargée d’études à Terres Inovia dans le cadre d’un webinaire organisé avec Végéphyl. En effet, les coléoptères résistants aux insecticides de la famille pyréthrinoïdes se propagent sur colza.

Les supers kdr inquiètent

Les premiers charançons du BT et les altises résistants ont été détectés en 2015. Des mutations sont repérées aussi pour les charançons de la tige et des siliques. Les méligèthes résistent à la plupart des pyréthrinoïdes, hormis l’étofenprox et le tau-fluvalinate. En 2020, les altises résistantes par mutation kdr, partiellement résistantes, sont présentes dans le Nord, l’Ouest, le Centre, le Sud-Ouest. D’autres populations mutantes d’altises super kdr se généralisent dans le Centre-Est : Yonne, Aube, Côte-d’Or, Nièvre, Haute-Marne : l’efficacité des pyréthrinoïdes contre ces supers kdr est alors « presque nulle ».

Le seuil d’intervention altises réajusté

En présence d’altises d’hiver, le seuil se situe à 3 larves par plante en cas de risque agronomique. Il a été haussé à 5 larves/plante pour un colza vigoureux, en bonnes conditions agronomiques. Si les altises arrivent avant le stade 4 feuilles du colza et dépassent le seuil, leur contrôle passe par une seule intervention avec 1,5 kg/ha de Boravi (phosmet de la famille des organophosphorés). « Le Boravi présente l’efficacité la meilleure et la plus régulière sur les altises d’hiver. Il évite une pression de sélection sur les résistants aux pyréthrinoïdes », souligne Céline Robert.

Stratégie d’alternance au printemps

Face aux ravageurs de printemps sur colza, charançons, mélighètes, pucerons, la gestion des résistances doit être poursuivie, en alternant les modes d’action. En cas de mélange, utiliser deux modes d’actions efficaces à leur dose préconisée. « Le choix de produits se décide selon les secteurs et les types de ravageurs, explique Céline Robert. Il faut se limiter à deux applications maximales de Boravi par campagne et, plus largement, recourir à la lutte intégrée. »

Anne-Marie Laville

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